Responsabilités très partagées

L'État d’Israël a droit à l'existence, non par décret divin, mais parce qu'ils y a des gens qui y vivent, juifs ou non, et le considèrent comme leur État. Ce droit a été reconnu par l'ONU en 1948 et, depuis, par la plupart des pays arabes.

Toutefois ce droit à l'existence ne justifie en rien une politique soutenue de spoliation de maisons ou de terres palestiniennes. Israël a d'ailleurs été maintes fois condamnée à l'ONU sans que cela ait jamais débouché sur des sanctions, protégée qu'elle était par les États Unis.

Nos pays européens, dont la France, n'ont jamais non plus tenté la moindre pression sur leur grand allié US pour infléchir son soutien indéfectible à Israël malgré l'expansionnisme permanent de celui-ci. L'Europe n'avait-elle pas pour son propre compte les moyens de faire pression sur Israël ? Israël a un besoin vital de commerce et d'échanges avec l'Europe. On pouvait lui faire comprendre que c'était donnant donnant. Au lieu de cela, après que l'Europe eût financé la construction d'un aéroport à Gaza et qu'Israël eût détruit ce même aéroport, aucune réaction sérieuse, aucune rétorsion !

Sur le fond, donc, la responsabilité d'Israël est indéniable, celle des États Unis aussi, celle de l'Europe aussi. Mais on peut quand même se poser des questions sur la politique du Hamas. Car c'est lui qui a délibérément entrepris d'arroser Israël de roquettes. Il se doutait bien qu’Israël allait, selon son habitude, réagir vigoureusement, que le peuple gazaoui allait le payer durement, tout cela sans causer de grands dommages à Israël.

Alors, pourquoi exposer ainsi son propre peuple ? Pour ruiner les efforts de conciliation de l'Autorité Palestinienne ? Pour susciter une réprobation mondiale de la riposte Israélienne et inciter ainsi l'ONU à mettre enfin la pression sur Israël ? Ce dernier point paraît bien hasardeux au regard du millier de morts gazaouis et des destructions immenses.